"J'ai très envie de travailler à la maison !"
C’est par ça que mon envie de me lancer dans l’artisanat a commencé.
Loin de moi l’idée de m’en plaindre, croyez-le bien, d’autant que l’artisanat ainsi que mon autre activité d’accompagnement à l’informatique auprès des personnes en difficulté avec les nouveaux moyens de communication, ce sont mes activités professionnelles de la dernière chance. J’ai une AAH, et elle n’est tristement pas là pour rien.
Ceci étant, je n’étais pas réellement préparée à ce que cela allait impliquer.
Je pourrai gérer mon temps de travail !
Alors, oui. Mais.
Il est très facile d’aller d’un extrême à l’autre, de la procrastination* à un rythme de travail effréné, sans pause et en oubliant de manger ou de boire.
Personnellement, je suis une experte pour ce second extrême. Je travaille, je m’oublie, j’oublie même tout en fait, et je ne fais que travailler. Sans pause, sauf pour manger, parce que mon compagnon nous fait le repas. Sinon, je ne mangerais même pas, ou tout du moins pas régulièrement.
Je serai ma propre patronne !
De la même façon que le point précédent, effectivement, n’avoir pas de patron·ne, c’est particulièrement agréable.
Ceci dit, cela implique également, en microentreprise tout du moins, d’être aussi un véritable couteau suisse :
- Gestion des stocks des matières premières,
- transformation desdites matières premières,
- gestion des stocks des produits créés,
- gestion de sa boutique en ligne (physique, c’est encore plus compliqué avec le loyer, etc.)
- webmaster si on n’a pas la chance d’avoir un-e Julie Animithra avec soi – retrouvez d’ailleurs son contact ici si vous avez besoin d’aide pour la création d’un site web,
- comptable (et attention à ne pas se planter dans les différentes déclarations administratives !),
- community manager,
- photographe (+ traitement d’image),
- création de supports de communication,
- préparation de commandes,
- et j’en oublie forcément.
C’est beaucoup. Et cela sans compter tous les moments de réflexion sur les prochaines créations, le temps de recherche des matières premières adaptées, des patterns ou de la création des patterns… Bref, c’est conséquent. Plaisant, mais conséquent.
Faire de l'artisanat à la maison me coûtera moins cher en transports !
Effectivement, on a potentiellement moins besoin de se déplacer pour créer si l’on a tout ce qu’il nous faut sur place.
Je répète : si l’on a tout ce qu’il nous faut sur place.
Vous le voyez venir, le loup ?
Le matériel coûte, à terme, extrêmement cher, et sans matériel, il est très difficile de se lancer. Cela dépend des activités, mais dans mon cas, entre les pelotes, les crochets, tout ce qu’il faut pour faire X ou Y création, le packaging, les enveloppes, etc. mine de rien, ça chiffre vite. Alors, évidemment, les tarifs pratiqués pour les produits finis s’en ressentent afin d’amortir ne serait-ce qu’un tout petit peu l’investissement. Et c’est parfois dur à comprendre, pour le public, que les tarifs artisanaux ne sont pas les mêmes que pour les produits industriels dans la mesure où les moyens mis en œuvre par un-e petit-e artisan-e n’ont pas du tout le même impact financier sur elle/lui que sur une grosse entreprise qui produit en masse.
Je pourrai m'occuper de mon/mes enfants tout en travaillant !
C’est ma petite cerise sur le gâteau, ça. C’est moi, naïve, qui, enceinte, dit à mon conjoint “Ah, c’est chouette de travailler à la maison, je vais pouvoir m’occuper du petit quand tu seras au boulot”.
Lolilol, vous dirais-je aujourd’hui.
En réalité, s’occuper d’un enfant est très prenant. Ce blog n’est pas là pour vous dire à quel point on ne nous prépare pas assez à ce que devenir parent veut dire, mais c’est ZE truc.
Pendant les tout premiers mois de mon fils, je n’ai eu quasiment aucun temps de création. C’était extrêmement difficile de trouver la moindre minute à accorder à mon travail. Aujourd’hui, mon fils a 7 mois, et il gagne en autonomie. De plus, son père est maintenant au chômage, et peut donc prendre en charge le petit, ce qui me laisse du temps pour crocheter. Ceci dit, si toutes ces conditions n’étaient pas réunies, je n’aurais clairement pas autant de temps pour faire toutes les choses nécessaires au développement de mon activité.
C’est aussi un point important à prendre en compte.
Ok, mais avec tout ça, on fait quoi ? 😭
On pleure.
Non, je déconne.
Commencer une activité en microentreprise, c’est d’abord investir en temps et en argent sans réelle assurance que cela va fonctionner. Et même avec une étude de marché effectuée en bonne et due forme, on ne sait pas toujours à quoi s’attendre dans la réalité.
Est-ce que c’est une raison pour ne pas se lancer ? Nope.
Si vous avez envie de vous lancer, l’artisanat est une aventure enrichissante et géniale. Pour rien au monde, je ne regrette toutes ces choses que j’ai apprises et que je fais au quotidien, ni toutes les rencontres qu’elles m’ont permis de faire. Je trouve cette situation tellement satisfaisante, quand bien même il y a quelques écueils. Je suis très heureuse de pouvoir vivre cette aventure.
En revanche, je pense sincèrement que ça n’est pas une situation qui peut convenir à tout le monde. Le syndrome de l’imposteur est très fort, le découragement guette à chaque coin du web, et se créer une communauté est long et difficile et il faut le savoir. Mais une fois qu’on réunit ces conditions, entre le savoir-faire, les rencontres et la chance, on peut vivre notre meilleure vie.
En résumé, à quoi faut-il penser avant de se lancer ?
Loin de moi l’idée de faire une liste exhaustive, mais je peux parler selon mon expérience personnelle.
Si on regarde la liste des écueils que j’ai citée précédemment, on a :
- La difficulté de ne pas tomber dans la procrastination* ou un travail effréné,
- la nécessité d’acquérir beaucoup de nouvelles compétences,
- l’investissement financier au départ et tout au long de l’activité,
- le besoin de garder une vie de famille.
Bien sûr, j’en oublie. Mais ce sont des points qui, dans ma pratique personnelle, me semblent importants. Je vous les partage donc, si toutefois vous souhaitiez soit connaître un peu l’envers du décor de la création artisanale pour vous lancer ou par curiosité.
L’artisanat, c’est une activité que j’apprécie et chéri du plus profond de mon cœur pour plein de raisons différentes. Que cela ne vous en dégoûte pas, ce sont simplement des points à prendre en compte, mais c’est tout à fait possible, tout à fait faisable, et il existe aujourd’hui des tas d’outils pour vous aider dans vos pratiques. Ne serait-ce qu’un bête fichier Excel, et hop, vous avez déjà fait la moitié du chemin dans l’organisation de votre travail !
Je vous souhaite tout plein de courage si vous souhaitez vous lancer, et je vous remercie si vous étiez simplement de passage par ici.
N’hésitez pas à me laisser en commentaire vos questions ou vos remarques, je les lirai avec joie et je vous répondrai avec plaisir !
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